évolution

Non au travail gratuit pour les photographes

Photographie culinaire de veau

Photographe : un métier qui doit permettre de remplir l'assiette !


Les métiers créatifs comme photographe, illustrateur, graphiste et bien d’autres sont touchés par plusieurs phénomènes déplaisants.

Commençons par parler du Crowdsourcing : des sociétés ou institutionnels qui vont proposer un concours pour la réalisation d’une affiche, d’un reportage photographique pour ne choisir que le meilleur. Ainsi, ils économisent l’emploi d’un professionnel, rémunèrent peu ou pas le gagnant alors qu’ils ont exploité le travail de nombreuses personnes. Ces concours ou demandes d’offre de projets appauvrissent nos professions et la plupart des gens ne s’en rendent pas compte!

Ensuite, j’ai envie de parler des sites et listes de diffusion de type « www.Groupon.fr » je vais pas me faire des amis). Ces sociétés vous proposent des « bons plans » comme des shootings à 39€ au lieu de 130€ par exemple. Que cachent ces offres?
Pour commencer, sur les 39€ (s’ils acceptent de vous laisser un prix raisonnable, ils font pression pour des prix plus faibles) 45% reviennent à Groupon, imaginez combien il reste au photographe une fois qu’il a payé ses frais et les charges sociales !
Ensuite, le photographe qui a vendu beaucoup de shootings à ce tarif va rogner sur la qualité en travaillant en jpg non retravaillé, va inciter à la consommation sur d’autres produits aux prix augmentés pour se rattraper comme cela lui est soufflé par les commerciaux de ces sociétés…. Avec mon type de travail, j’avais calculé que, même sans compter le loyer et l’électricité, l’amortissement de matériel, accepter ce type d’offre m’aurait permis de me payer royalement 2,5€ de l’heure si je souhaitais garder la même qualité.
Après, on vous propose de fixer des prix publics très hauts pour des cours de photographie (200€ le cours) afin que même bradé, vous puissiez vous en sortir et que cela donne l’impression à vos clients de faire une super affaire, un peu comme les fausses soldes. Je vous laisse vous faire votre avis sur ces pratiques !

Ensuite, un passage rapide sur les banques d’images qui cassent le marché des créatifs et prennent en moyenne 50% sur les ventes.
Apparemment, il y a plus d’argent à faire sur les photographe que sur la photographie.

Pour finir, je taperai sur les photographes qui sont les pires ennemis des photographes !
Les photographes qui offrent des « Shootings gratuits ». Par exemple, des gens qui ont reçu un bel appareil photo pour noël, qui rêvent de devenir photographe professionnel et qui vont offrir des services gratuits.
En espérant attirer une clientèle future, ils vont donner l’impression que le travail de photographie n’a pas de valeur. Messieurs, vous sciez la branche sur laquelle vous êtes assis !
A terme, vous aurez usé votre matériel (souvent pas génial au passage) et si vous êtes un photographe discount ou gratuit, pourquoi une personne paierait vos services à un tarif juste par la suite. Ne parlons pas de l’équité à faire payer certains clients et d’autres non?

Vous voyez à court terme car vous ne voyez pas les frais réels à entrer en compte, n’oubliez pas les charges sociales, la formation, le renouvellement du matériel…et un salaire.
En effet, si vous voulez pouvoir apporter un travail de plus en plus bon, il vous faut pouvoir acheter du matériel du plus en plus correct, prendre le temps de faire de la veille, de la formation. Voyez-vous des boulangers faire des journée « Baguette gratuite » ou « baguette à 20 centimes » ? Non et c’est normal parce qu’ils ont des coûts, que leur travail doit leur permettre de gagner leur vie, il en est de même pour les photographes professionnels !!!

Je me permets de vous orienter vers un article expliquant les frais et rémunérations d’un photographe mariage , très instructif pour ceux qui ne savent pas!
Cet article ne plaira pas à tous mais il y a des réalités à rappeler.

Par , le

Photographe : métier du Web ?!

Statuaire africaine avec crâne humain

Aucun rapport avec l'avenir des photographes, j'aimais juste la photo 😉

La photographie professionnelle aura subi en quelques années plusieurs révolutions par l’arrivée du numérique et aujourd’hui celle d’internet.

Notre métier a considérablement évolué jusque dans sa finalité, en effet, la plupart des photographies que nous réalisons ne verra jamais le papier et sera utilisé pour le web.

Que ce soit dans la communication des entreprises, les photographies pour les catalogues des e-commerçants, les particuliers qui se font le plaisir d’un shooting dont ils partageront les photographies avec leurs amis sur les réseaux sociaux, il n’a jamais été pris autant de photos mais leur vocation a souvent changé.

Nous passerons sur le développement des photographies sur les réseaux sociaux et l’avènement du « story telling » comme première utilisation de la photographie, l’utilisation quotidienne des téléphones afin de raconter des détails de sa vie sur les réseaux sociaux. Les demandes faites par les professionnels sont claires, les droits de diffusion pour le web en point de mire. Internet a bouleversé la communication des entreprises ainsi que le commerce. En pleine période de crise, le e-commerce garde le vent en poupe avec une croissance de 22% sur 2011 ce qui renforce encore le phénomène.

Ces constats poussent les entreprises à faire appel à de nouveaux services et de nouveaux métiers presque inconnus auparavant : Community manager, référenceur SEO, rédacteur Web, conseillers en e-réputation, ergonomes web et tellement d’autres. Alors que devient la photographie dans tout cela? il faut se réadapter à la demande et développer de nouvelles compétence rattachées au web. Bienvenue aux photographes 2.0.

Le photographe doit apporter toujours plus de compétences en incluant un conseil en image, une créativité supplémentaire, des photographies comprenant une part d’infographie, de montages afin de toujours mieux servir le discours des entreprises. Il doit travailler en collaboration avec ces nouveaux prestataires dans l’élaboration d’un photographie d’impact, être force de proposition face à des clients qui finissent par être perdus par l’évolution rapide dictée par les standard mouvants d’internet.

En effet, aujourd’hui, seuls les « hyper-spécialistes » tirent leur épingle du jeu dans un secteur qui a vu le nombre des emplois divisés par deux en moins de 6 ans. Loin de moi l’idée de décourager les jeunes entrants mais formez-vous bien ou vous finirez comme tant de photographes à quitter le métier avec un goût amer.

Pour les photographes professionnels qui veulent en savoir plus sur l’évolution en chiffres du secteur, le GNPP ( Groupement national des photographes professionnels ) nous éclaire par une analyse de l’évolution des marchés de la photographie !

N’hésitez pas à donner votre avis !

Par , le

Le métier de photographe en évolution

Photographe : voilà un métier en pleine mutation comme tant d’autres.

A l’origine, il était fait appel au photographe pour les portraits car très peu avaient les connaissances techniques et le matériel pour pouvoir produire des photographies, d’autant que les premiers procédés étaient complexes et coûteux. Le choix  était donc évident de faire appel à un professionnel. Les premiers à très vite s’intéresser à ce nouveau médium ont d’ailleurs été les artistes peintres qui s’en sont rapidement emparés.

Aujourd’hui, la démocratisation du matériel, la grande simplification des procédés fait que tout le monde peut produire une photographie (on ne parle pas de qualité, entendons nous bien) ce qui était impossible à la base alors :  que devient la place du photographe professionnel face à cette nouvelle situation, à ces nouvelles technologies?

Ce constat amène pour les photographes d’aujourd’hui le devoir de créer une plus-value de par son intervention suffisante pour justifier son coût, c’est un discours bien économique mais contrairement à ce que certains peuvent penser, on ne remplit pas l’écuelle avec un appareil photo si facilement.

Comme tout professionnel, un photographe doit apporter un matériel performant, récent mais cela a un coût, bien sur! A mon sens, bien plus encore que le matériel, c’est un savoir faire ;  nourri de l’expérience (il faut avoir gâché de la pellicule), de la formation qui ne s’arrête jamais, du partage ainsi que d’une documentation et veille perpétuelle sur ce qu’il se fait, une ouverture sur la culture, l’histoire de l’art ( la composition est bien souvent référencée) . Même par hasard, une personne peut faire une bonne photo mais réussir quasi chaque image, quelque soit le contexte de prise de vue et toujours amener quelques choses de plus, c’est normalement ça être professionnel.

Je suis souvent chagriné par les compléments de dénominations autour de la profession comme : auteur photographe, artiste photographe, photographe d’art… Difficile de se définir, il me semble que pour pas mal de travaux,  le terme d’artisan photographe est plus approprié ce qui n’empêche pas la créativité et en dehors du travail, d’être artiste photographe. Quelle est la part de l’artiste et du technicien?  c’est un problème insoluble.

Ensuite, il y a bien des branches différentes dans la photographie ; que penser, par exemple,  des photojournalistes qui semblent souffrir de plusieurs phénomènes : des ventes de quotidiens et magazines clairement en baisse, l’arrivée d’une grande partie de photographies libres de droits ou que les auteurs laissent presque pour rien parce qu’il sont heureux de voir leur nom et leurs photographies apparaître. Comment blâmer un dentiste, passionné de photographie, assez bien équipé qui signera un contrat de 50€ pour les droits des images d’un livre entier? Certains livres vendus le sont avec uniquement des photographies libres de droits, ne faisant plus appel à des agences ou des photographes pour répondre à ces commandes.

Une fois finie cette parenthèse censée effrayer les jeunes qui souhaiteraient intégrer la profession, quel beau métier que celui de photographe!  Quelle récompense lorsqu’une personne fâchée avec son image vous dit s’aimer sur les vôtres, s’accepter mieux grâce à cela ; ou encore voir les visages des mariés vivre une nouvelle fois le mariage différemment grâce au reportage, un patron d’entreprise heureux de pouvoir défendre ses produits avec des images à la hauteur du soin qu’il apporte à son travail. Quel frisson de saisir l’instant qui ne reviendra pas et lui donner un prolongement vers l’avenir, en l’esthétisant pour le rendre plus beau encore.

Voilà les raisons qui me donnent l’envie d’accepter les contraintes grandissantes pour être photographe.

Par , le